L'aspect diététique : ce que nous avons dans l'assiette !
L’aspect comportemental : Comment nous mangeons
L’aspect Activité Physique : Ce que nous dépensons comme énergie
Le Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, Médecin Nutritionniste à Paris (75116) fait le point sur quelques clés de la diététique en 2015.
On en sommes nous en 2014 ?
Depuis la fin des années 1960, la mode vestimentaire et les codes des sociétés occidentales ont imposé la minceur comme étant la norme corporelle idéale. Parallèlement, les sociétés savantes médicales ont démontré de façon de plus en plus précise et étayé les ravages du surpoids et de l’obésité sur la santé.
Les modes de vie et les modes alimentaires se sont eux aussi modifiés privilégiant ainsi :
- La mise à disposition d’aliments transformés et prêts a consommer
- Le recours à une alimentation rapide (fast-food) avec une offre toujours plus variée, accessible à toutes les bourses et parfois en abondance (« à volonté »)
- Un mode de vie de plus en plus sédentaire (de moins en moins de métiers de travailleur physique et de plus en plus de postes assis longuement à un bureau et devant un ordinateur).
- Les prises de repas seuls devant les écrans des enfants voire des adultes aux dépens d’un repas rassemblant la famille
Les résultats sont sans appel :
L’obésité est galopante depuis ces dernières décennies sous nos climats. Ainsi, les dernières données issues du registre Français OBEPI*font état d’une population dont plus de la moitié des adultes est soit en surpoids (IMC**entre 25 et 30), soit obèse (IMC > 30). (cf onglet épidémiologie). Les complications de ce surpoids/obésité sont multiples : cardio vasculaires, respiratoires, ostéoarticlaires, métaboliques représentées par le diabète et les dyslipidémies sans oublier les répercussions psycho-sociales à type de diminution de l’estime de soi et isolement social. Face à cette épidémie, les autorités de Santé se sont emparées de ce sujet au travers différentes initiatives notamment le Programme National Nutrition Santé (PNNS) dont la première version a été établie en 2002 à destination des Professionnels de Santé, des Collectivités
La population fait ainsi un grand écart permanent entre une offre alimentaire de plus en plus variée, tentante et accessible mais toujours plus éloignée des valeurs nutritionnelles originelles et la nécessité de maintenir une silhouette et un poids compatibles avec une santé préservée et une image conforme aux normes de nos sociétés.
C’est dans ce contexte que les différents régimes amincissants se sont développés toujours plus créatifs mais souvent privatifs. Les patients enchainent les régimes, reprennent du poids, entrant ainsi dans une vie « faite de régimes ». Chez certains patients, notamment ceux prédisposés à l’obésité pour des raisons familiales, les prises de poids en yo-yo rythmées par les différents régimes conduisent à de véritables obésités.
De plus, l’accès à une information pléthorique via les différents médias (Internet, blog, magazines, etc ...) ont littéralement explosé ces vingt dernières années, favorisant ainsi les démarches alimentaires menées par les patients par eux mêmes.
Pour autant, on ne peut pas être totalement complets sans évoquer une tendance favorable récente depuis peu dans notre paysage sociétal :
- Les crises alimentaires récentes ( vache folle, lasagnes à la viande de cheval) ont encouragé les autorités a privilégier un retour à un contrôle plus important ( origines, etiquetage ) mais aussi les citoyens à consommer des aliments plus authentiques ( par exemple achats sur les marchés et auprès des producteurs locaux).
- La culture et la distribution des produits biologiques est en réelle progression
- La culture culinaire au sens large s'empare des chaines télévision et notamment des "prime time" encourageant les plus jeunes a retourner aux fourneaux
Alors que proposer ?
Revenir à des fondamentaux simples qui régissent le contrôle de notre poids et se rapprochent de notre fonctionnement ancestral ! Ils sont au nombre de trois et sont indissociables.
Il est impensable de vouloir travailler sur l’un d’entre eux sans intégrer les deux autres si l’on souhaite obtenir un résultat durable !!
Quelle que soit la démarche nutritionnelle entreprise ( Perte de poids à visée esthétique, régime adapté à une pathologie comme par le syndrôme métabolique, régime anti-âge ou un régime destiné à réduire le risque de récidive de cancer ) un contrat thérapeutique est établi et doit tenir compte de
On ne peut plus, à la lueur des connaissances actuelles, réduire le contrôle du poids à une simple équation définissant la variation de poids corporel comme la différence entre les entrées et les sorties énergétiques fournies par l’alimentation et les dépenses d’activité physique. La relation que nous avons avec l’alimentation (notre comportement alimentaire) est une variable majeure à intégrer.
Comment s'organisent mes consultations ?
La première consultation dure près d'une heure : Elle est destinée à
- Bien connaître les patients : leur mode de vie, les antécédents personnels et familiaux, l'histoire de leur poids, etc...
- Réaliser un bilan clinique afin d'évaluer notamment les éventuels impacts métaboliques cliniques d'un surpoids
- A réaliser un bilan du Niveau d'Activité Physique notamment celle de la vie quotidienne
- A identifier les anomalies du comportement alimentaire
Elle se termine par la prescription :
- D'une enquete alimentaire élargie ( mise en perspective des prises alimentaires mais aussi des activités physiques réalisées tout comme les modalités des prises alimentaires et leur contexte émotionnel )
- D'un éventuel bilan biologique et/ou examens complémentaires
Les consultations de suivi durent 30 minutes et font l'objet
- D'un debriefing de l'enquête alimentaire réalisé avec la collaboration active du patient ainsi que des examens complémentaires
- De la mise en place et du suivi d'un contrat thérapeutique personnalisé définissant de façon conjointe avec le patient des objectifs de progression en terme de :
- Mesures diététiques orientées sur un rééquilibrage alimentaire
- Activité physique
- Comportement Alimentaire
- De l'éventuelle prescription de compléments alimentaires
- De l'évaluation de l'impact de ces mesures dans la vie familiale, professionnelle et sociale du patient