Le Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, Médecin Nutrition à Paris 16ème, réponds à vos questions sur la grossesse.
En aucun cas, il ne s’agit de manger pour deux mais une alimentation présentant une importante variété nutritionnelle et apportant un minimum de 1500 calories/jour est primordiale.
Des apports alimentaires insuffisants majorent les risques d’hypotrophies fœtales (bébé de petit poids), de morts in utéro ou de retard de croissance intra-utérin.
En pratique :
1- Il est important de prendre des repas équilibrés apportant tout au long de la journée des légumes verts, des féculents , des fruits, des apports protéinés ( Viande/Poissons et Œufs ) sans oublier les Produits Laitiers. On doit s’assurer de prendre au moins 1,5 litre d’eau par jour, peu riche en sodium. Les régimes sans sel durant la grossesse (hors prescription médicale établie) n’ont aucune utilité.
2- On contrôlera les apports en « sucres à index glycémique élevé » mais on s’assurera de ne pas se restreindre sur les apports en glucides complexes (féculents notamment auxquels on attribue souvent à tort les prises de poids et dont l’indice glycémique est plus faible) et ce à raison de 200g/jour ! (cf Vos outils nutrition). Les aliments à index glycémique élevé sont pourvoyeurs d’hyperglycémie potentiellement délétères pour le fœtus.
3- De la même façon les apports en lipides ne doivent pas être réduits ; il faut par contre privilégier les apports en acides gras riches en Omega 3 très importants pour le développement cérébral (fonctions cognitives) et rétinien du bébé. En pratique, privilégiez les poissons dits gras (saumon, maquereaux, anchois, harengs, thon, etc … ) en évitant les gros prédateurs tels que le requin, l’espadon et le merlin qui contiennent des taux élevés de méthyle de mercure toxiques pour le développement fœtal. Certaines huiles sont riches en oméga3 et peuvent être privilégiées telle que l’huile de noix, de noisettes, de colza ou de lin !
4- Quant aux protéines, il faut avoir recours exclusivement aux sources alimentaires et ne pas utiliser les compléments alimentaires hyper-protéinés qui, si ils représentent une part importante de l’énergie quotidienne pourraient être néfastes au développement du fœtus.
5- Qu’en est il des vitamines et minéraux ?
Il est important de retenir que durant la grossesse, les besoins sont augmentés :
- En vitamines du groupe B notamment B1, B2, B6, B12 et folates (B9) : On les trouve dans les céréales, les légumes secs, la viande et les abats, les poissons, les œufs, les produits laitiers et les fruits secs et oléagineux
- En vitamine D : On la trouve dans les œufs, les produits de la pêche, et dans les produits laitiers enrichis
- En Fer : Sont riches en fer les abats, le cacao, les poissons, les fruits secs, la viande, les volailles et le gibier mais aussi certains légumes tels que les brocolis
- En Calcium :
Les aliments riches en calcium sont bien sûr les produits laitiers, les sardines en boite avec leurs arêtes, le riz, la quinoa et le sarrasin, les haricots rouges, les fruits secs et oléagineux mais aussi les salades et les épinards sans oublier certains épices telles que le cumin
- Et en iode (capital pour l’acquisition de l’intelligence et les capacités d’apprentissage) que l’on retrouve préférentiellement dans les poissons, les algues et le sel de cuisine enrichi en iode.
La mise en œuvre d’éventuelles supplémentations systématiques fait l’objet d’une réponse spécifique (Question 4)